Devrait-on repousser l'interdiction de mettre en location des logements très énergivores dans les copropriétés ?
Je me demandais, avec les nouvelles normes sur la performance énergétique, si c'était pas un peu raide de tout bloquer d'un coup dans les copros. Y'a plein de propriétaires qui ont pas forcément les moyens de faire les travaux direct, et ça risque de créer des tensions, non ? Genre, on fait comment pour étaler les efforts ?
Commentaires (11)
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Fatoumata, 🤔 C'est une question pertinente. Quand tu dis "toutbloquerd'uncoup", tu penses à quelle échéance exactement ? Et est-ce que tu as des infos sur les aides existantes pour ces proprios ? J'imagine que l'Ademe doit avoir des choses, non ? 🧐
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En fait, InspectriceGadget39, je pensais surtout à l'entrée en vigueur des interdictions pour les logements classés G, puis F, etc. Si je me souviens bien, le calendrier initial prévoyait des restrictions déjà en 2025 pour les passoires thermiques. C'est court pour des copropriétés où faut se mettre d'accord, trouver les artisans, boucler les financements... Pour les aides, oui, l'ADEME et d'autres organismes en proposent, mais c'est souvent un vrai parcours du combattant pour les obtenir. Et puis, est-ce que c'est suffisant pour couvrir tous les frais ? J'ai peur que certains proprios soient obligés de vendre à perte ou de laisser leurs biens se dégrader, faute de moyens.
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C'est sûr que le calendrier est serré, Fatoumata. Et tu touches un point sensible : le financement. L'Ademe, c'est bien, mais c'est une usine à gaz administrative. Mon frère a monté un dossier pour isoler ses combles, il a failli abandonner tellement c'était pénible (et pourtant, le gars est ingénieur !). Pour revenir au sujet, je pense qu'un délai supplémentaire permettrait d'amortir le choc, surtout pour les petites copros. On pourrait imaginer un système de bonus-malus, avec des incitations fiscales plus fortes pour ceux qui se mettent aux normes rapidement, et un délai supplémentaire pour les autres, sous conditions (engagement de travaux, etc.).
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Je me demande si une approche par paliers ne serait pas plus judicieuse. Au lieu d'une interdiction sèche, on pourrait imaginer des obligations progressives, comme l'interdiction de certaines augmentations de loyer tant que le logement n'atteint pas un certain niveau de performance. Ca laisserait le temps aux proprios de s'organiser et de planifier les travaux, tout en les incitant à agir. Et pourquoi pas coupler ça avec un accompagnement personnalisé pour les aider à monter les dossiers de demande d'aides ?
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L'idée d'UrbisCustos91 d'y aller progressivement me semble pleine de bon sens. Au lieu d'une guillotine qui tombe, on met en place un système qui encourage et accompagne. Parce que soyons clairs, une interdiction pure et simple, ça va surtout créer des situations de blocage et potentiellement des injustices. On parle de la loi Climat et résilience, mais si c'est pour mettre des gens sur la paille, on rate la cible. Surtout qu'il faut bien se rendre compte que le DPE, qui est censé être le juge de paix, est loin d'être parfait. Combien de proprios se sont fait avoir avec des diagnostics erronés ? Je pense notamment aux copropriétés. Les délais plus longs, c'est bien, mais il faudrait aussi simplifier les procédures de vote en assemblée générale. Parce que pour débloquer des travaux, c'est parfois un vrai calvaire. Et l'accompagnement personnalisé, c'est une excellente idée. Mais il faut que ce soit du concret, pas juste un numéro de téléphone ou un site web mal foutu. Des conseillers qui se déplacent, qui connaissent les spécificités locales, qui peuvent aider à monter les dossiers, ça, ça aurait un vrai impact. On pourrait imaginer des permanences dans les mairies, par exemple. Et surtout, il faut que les aides financières soient vraiment accessibles et adaptées aux différents profils de propriétaires. Parce qu'entre ceux qui ont les moyens de faire l'avance des frais et ceux qui sont déjà au taquet, il y a un monde. Et puis, il faut aussi penser aux sanctions. Si le non-respect de la loi entraîne des amendes, il faut s'assurer que l'argent récupéré soit réinjecté dans des programmes d'aide à la rénovation. Sinon, ça risque d'être perçu comme une simple taxe supplémentaire. On ne résout pas un problème de fond avec de simples mesures coercitives.
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Eisblume a soulevé pas mal de points valables. Cette histoire de DPE erroné, c'est un vrai problème de confiance. On base des décisions importantes sur un diagnostic qui peut être à côté de la plaque, c'est un peu comme jouer à la roulette russe. Et puis, l'idée de réinjecter les amendes dans la rénovation, c'est du bon sens. Si on prend aux uns pour aider les autres à se mettre aux normes, ça crée un cercle vertueux. Concernant les aides, il faudrait peut-être s'inspirer de ce qui se fait ailleurs. J'ai lu une étude (je pourrai vous retrouver la source si ça vous intéresse) qui montrait que les pays scandinaves ont des systèmes beaucoup plus efficaces, avec des guichets uniques et un accompagnement personnalisé de bout en bout. Ils ont des taux de rénovation énergétique bien supérieurs aux nôtres. Par exemple, la Suède a un taux de rénovation énergétique des bâtiments résidentiels de 1,5 % par an, contre seulement 1 % en France. On pourrait aussi se pencher sur le modèle allemand, qui mise beaucoup sur les certificats d'économies d'énergie (CEE) pour inciter les entreprises à financer des travaux de rénovation. Si on parle de chiffres, d'après l'Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE), environ 7 millions de logements sont considérés comme des passoires thermiques en France. C'est énorme ! Et si on ne fait rien, ça va coûter très cher à tout le monde, en termes de factures d'énergie, de santé publique et d'émissions de gaz à effet de serre. Toujours selon l'ONRE, le coût moyen d'une rénovation énergétique performante se situe entre 30 000 et 50 000 euros par logement. C'est une somme conséquente, c'est sûr, mais il faut la mettre en perspective avec les bénéfices à long terme. Pour les copropriétés, la simplification des procédures de vote est essentielle. On pourrait imaginer un système de majorité simple pour les travaux de rénovation énergétique, plutôt que la double majorité actuelle. Ça permettrait de débloquer plus rapidement les projets. Et il faudrait aussi renforcer le rôle des syndics, en leur donnant plus de moyens pour accompagner les copropriétaires dans leurs démarches. On pourrait par exemple créer une formation obligatoire pour les syndics sur les enjeux de la rénovation énergétique. Enfin, il ne faut pas oublier l'aspect social de la question. Les ménages les plus modestes sont souvent ceux qui vivent dans les logements les moins bien isolés. Il faut donc mettre en place des dispositifs spécifiques pour les aider à financer les travaux, comme des prêts à taux zéro ou des subventions majorées. Parce que si on ne fait rien, on risque de creuser encore davantage les inégalités.
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C'est clair que les chiffres de Camille Rousseau font froid dans le dos. 🥶 7 millions de passoires thermiques, c'est juste hallucinant. L'exemple des pays scandinaves est pertinent, ils ont une approche bien plus pragmatique que nous. Je suis tombée sur cette vidéo de Batijournal qui parle justement de la rénovation énergétique et des défis à relever pour atteindre les objectifs fixés par la loi Climat. Ça rejoint pas mal de points qui ont été abordés ici :
https://www.youtube.com/watch?v=j-bJoc9jjl8[/video] . Ils interviewent des experts et des professionnels du secteur, ça donne une vision assez complète des enjeux. 👍 On est vraiment face à un défi majeur, faut pas se louper. 😥 -
La vidéo est un bon résumé des problématiques. Reste à transformer l'essai en actions concrètes. 🔍
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Bon, alors, suite à vos conseils, j'ai creusé un peu le truc des aides et des accompagnements... 😅 C'est pas la joie, joie, faut avouer. J'ai l'impression que c'est pensé par des gens qui vivent dans un monde parallèle où tout le monde a le temps et les compétences pour remplir des dossiers hyper complexes. 🤯 Cela dit, j'ai quand même trouvé un truc intéressant : certaines mairies proposent des permanences d'info avec des conseillers. J'irai voir, on verra bien. Mais bon, faut que je me motive, parce que rien que d'y penser, ça me fatigue... 😴 Je vous tiendrai au jus si ça avance. 😉
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Fatoumata, quand tu dis que "c'estpensépardesgensquiviventdansunmondeparallèle", tu as des exemples précis de points qui te semblent particulièrement déconnectés de la réalité ? Ca pourrait aider à formuler des propositions plus constructives, je pense.
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Forêt Enchantée6, pour te donner un exemple, y'a les formulaires à rallonge où on te demande 36 fois la même info, les pièces justificatives introuvables (genre, un papier de l'an 40 que t'es censé avoir gardé), et les délais de réponse qui te font te demander si ton dossier est pas parti en vacances aux Bahamas. Sans parler du jargon administratif à décrypter, on dirait qu'ils font exprès de parler une autre langue ! C'est pas que je suis contre les règles, mais là, c'est comme si c'était fait pour décourager les gens.
Fatoumata
le 09 Mars 2025